Rue 89 : Procès des djihadistes de la « filière de Strasbourg ».

Le procès des djihadistes de la « filière de Strasbourg », sept personnes accusées d’association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme et amenées à comparaitre devant le tribunal correctionnel de Paris. J’ai couvert ce procès de sept jours en direct depuis le tribunal pour Rue 89 Strasbourg.

1 ère journée de procès à retrouver sur Rue 89 Strasbourg.

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Ouest-France : La guerre sans fin du Haut-Karabagh

Le Haut-Karabagh, région sécessionniste d’Azerbaïdjan peuplée d’arméniens, a connu le mois dernier une guerre éclair de quatre jours.

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Le 2 avril dernier, dans le village de Talish, Angin Sarkisian dormait paisiblement lorsque vers deux heures du matin, un bruit sourd l’a réveillée. « Les murs ont commencé à bouger, j’ai cru que c’était un tremblement de terre. Mais une pluie d’obus s’abattait sur notre village » raconte-t-elle, avec émotion. « J’ai réveillé toute la famille, le petit qui dormait dans son berceau, j’étais presque nue, on a fait sortir la grand-mère de la maison avec beaucoup de peine, elle a 104 ans. Puis on s’est précipité dans la cave« . Tous les habitants de ce village situé à l’extrême ouest du Haut-Karabagh ont toujours gardé à l’esprit que les tranchées azerbaïdjanaises étaient de l’autre côté de la montagne. Mais 22 ans après la fin de la première guerre, peu d’entre-eux n’auraient imaginé un retour si soudain des combats. Pourtant, le 2 avril dernier, après une série d’assassinats de soldats et de civils, le conflit ethnique et territorial a subitement repris par une offensive lancée par l’armée azerbaïdjanaise. Dans les heures qui ont suivi, l’armée du Haut-Karabagh officieusement soutenue par l’Arménie a lancé une contre-offensive, lui permettant de récupérer la quasi totalité des positions atteintes par l’Azerbaïdjan. Quatre jours plus tard et un cessez-le-feu signé à Moscou sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), près d’une centaine de morts civils et militaires était à déplorer dans les deux camps.

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« Il y a 150 000 soldats au Haut-Karabagh, soit le nombre d’habitants de notre république » s’amuse à répéter en boucle Arayik Haroutiounian, le premier ministre. Partout dans les plaines, des tanks enterrés dont les canons sont orientés vers l’Azerbaïdjan. Des câbles équipés de filaments ont été tendus entre les monts afin d’empêcher l’aviation ennemie d’atteindre la capitale à basse altitude. À flanc de montagne, des soldats par centaines creusent tranchées et bunkers afin d’adapter leurs positions aux derniers mouvements de la ligne de contact.

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Les présidents arméniens et azerbaïdjanais devraient se rencontrer à Moscou la semaine prochaine. Mais une nouvelle fois, le Haut-Karabagh n’est pas convié aux négociations, « il faut que l’Azerbaïdjan comprenne qu’il sera obligé de négocier avec le Haut-Karabagh. Si l’on veut régler le problème via les négociations, il est impensable de le faire sans nous » assène son premier ministre. Coincée avec sa famille dans un hôtel de la capitale autoproclamée, Stepanakert, Angin Sarkisian soutient le gouvernement et souhaite retrouver sa maison au plus vite: « C’est dur d’y retourner parce qu’une peur s’est installée en nous. Mais tous nos souvenirs sont liés à cette terre, c’est une maison que nous avons construite nous-même, il y a toute une vie que nous ne pouvons pas laisser tomber ».

Correspondance à Stepanakert, texte et photos, Paul Gogo