Ce dimanche, la société française Pathé Live célébrera son 30e ballet diffusé en direct depuis le Bolchoï de Moscou. Sur place, les équipes françaises travaillent au cœur de cette institution légendaire.
Il est 19h vendredi, dans les couloirs du Bolchoï, des danseuses dont les longues jambes sont cachées d’un brouillard de tutus sortent précipitamment des ascenseurs du théâtre pour rejoindre la scène. Pour leurs collègues, l’échauffement a déjà commencé dans une toute petite pièce faite d’une barre de répétition et de miroirs, située à l’entrée de la scène. L’orchestre lance les premiers accords de cette répétition, les danseurs piétinent rapidement dans une bassine remplie de résine pour ne pas chuter sur le sol glissant de la scène inclinée. Les regards sont fermés, les corps visiblement fatigués. Ce dimanche, c’est le ballet « Un héros de notre temps », l’histoire d’un jeune officier désabusé en voyage dans les montagnes du Caucase qui sera diffusé en direct depuis Moscou. Le rideau s’ouvre, les étoiles accourent sur scène avec cette précision et cette concentration qui font la réputation de l’institution. Dimanche, à 17h, ce sont les danseurs les plus réputés du Bolchoï qui monteront sur scène.
Un ballet dans le ballet
Côté technique, c’est un autre ballet qui s’organise. Le son et l’image, le tout doit être capté et envoyé instantanément par satellite dans le monde entier. C’est la société française « Pathé live » qui produit. Les soirs de directs, on parle russe et français dans les couloirs du célèbre théâtre. La régie est, elle, installée dans un camion sur le parking. « Nous avons dix caméras disposées dans la salle, une trentaine de micros dans l’orchestre » explique Xavier Fontaine, en charge du son. « Un ballet filmé, c’est un équilibre à trouver entre deux publics. Il faut que le public sur place puisse assister à la soirée dans les meilleures conditions possibles, mais comme c’est filmé, éclairages et maquillages doivent être adaptés aux gros plans des caméras. C’est compliqué, mais le système est rodé » explique Sergeï Timonin, en charge de la seconde scène du Bolchoï.
Paul GOGO