RFI. Russie: des Chinois veulent mettre l’eau du lac Baïkal en bouteilles

En Russie, une entreprise chinoise souhaite mettre l’eau du lac Baïkal en bouteille pour la commercialiser en Chine. Sur place, la population ne l’entend pas de cette oreille.

Quel est donc ce projet qui fait polémique en Russie ?

Il s’agit de la construction d’une usine chinoise sur les rives du lac Baïkal avec pour objectif de commercialiser l’eau pompée en Chine. Le lac Baïkal c’est 20% de l’eau douce mondiale, c’est aussi une réserve naturelle inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. De nombreux russes craignent une catastrophe écologique.

Comment les opposants au projet se font-ils entendre?

Ils sont plus d’un million de russes, des opposants, des écologistes mais aussi des locaux, a avoir signé une pétition en ligne. C’est cette pétition qui ne cesse de grossir qui a semble-t-il fait réagir les autorités.

Ont-ils des chances d’être entendus ?

Il semble en effet que les autorités soient ouvertes à la discussion. Le chantier a d’ores et déjà été interrompu par un tribunal et le gouverneur de la région d’Irkoutsk, a, disons le ainsi, retourné sa veste. Il a autorisé les chinois a lancer le chantier avec un statut prioritaire en 2017. Mais il estime désormais que le site se trouve dans une zone protégée dans laquelle il ne sera pas possible de mettre de l’eau en bouteille.

Et quelle est la réaction de ces entrepreneurs chinois ?

C’est leur représentant en Russie, Alexeï Azarov qui s’est exprimé au nom de l’entreprise AkvaSib. Il estime que le pompage n’impactera pas le volume d’eau du Baïkal et rappelle que ce projet à 19 millions d’euros prévoit la création de 150 emplois.

Mais rien qui ne suffise à convaincre les locaux si je comprends bien…

Non, car les investisseurs chinois sont connus comme le loup blanc en Russie, et particulièrement en Sibérie. La Russie se montre ouverte aux investissements chinois mais subit parfois les inconvénients de ces investissements massifs. En Sibérie les habitants se plaignent régulièrement de voir des entrepreneurs chinois construire des hôtels sur les rives du lac sans aucune autorisation quand eux se font refuser les leurs. Ils ont donc la sensation que l’essor du tourisme dans la région ne leur profite pas.

Sans compter que la situation écologique du Baïkal est réellement compliquée. Et ça, les russes en ont visiblement plus conscience que les chinois.

C’est à dire ?

Ce lac a 25 millions d’années. Mais il n’a jamais été aussi menacé. Les espèces sensibles disparaissent unes à unes, le lac est envahi par des algues vertes dues à la pollution des villes voisines. L’augmentation en flèche du tourisme dans la région n’arrange rien à la situation.

Et qu’est-ce que ce projet d’exploitation du Baïkal va devenir ?

On a déjà vu des projets chinois avortés pour des considérations écologiques en Russie. Pour le moment, les autorités russes temporisent et prévoient de vérifier que le projet respecte bien les normes environnementales de la région avant de donner leur avis définitif.

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