RFI : La Russie réitère son soutien à l’Algérie et appelle à un «dialogue national»

Le vice-Premier ministre et chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra était à Moscou, mardi 19 mars, pour rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

 

Ramtame Lamamra est arrivé mardi matin avec une lettre écrite, selon ses dires, par le président Bouteflika, à destination de Vladimir Poutine.

Le ministre algérien des Affaires étrangères a longuement discuté avec son homologue russe Sergueï Lavrov, un ami de longue date rencontré à l’ONU. Il lui a décrit une situation algérienne sous contrôle et vanté les mérites du dialogue national qui mènera à une nouvelle Constitution et de nouvelles élections.

« Notre collègue a parlé de la situation en Algérie, il a partagé ses plans dans un avenir proche. Nous les soutenons, a déclaré Sergueï Lavrov. Nous espérons qu’ils contribueront à stabiliser la situation dans cet Etat ami par le biais d’un dialogue national fondé sur la Constitution algérienne et, bien entendu, avec le respect des normes du droit international et de la charte des Nations unies par toutes les parties. »

Les deux hommes ont également discuté des dossiers importants de la région – Libye, Mali, Moyen-Orient, zone Sahara-Sahel – et rappelé l’importance d’une politique commune pour maintenir la stabilité de la région et entretenir, selon Sergueï Lavrov, la vaste coopération technico-militaire profondément enracinée entre la Russie et l’Algérie

Ukraine. Sur le front abandonné

La semaine dernière, l’ONU a annoncé que le conflit ukrainien avait dépassé les 9000 morts, sur le front, les escarmouches sont quotidiennes.

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Dans la cour d’une école de la ville de Hirske, dans la région de Lougansk de l’Est Ukrainien, des enfants improvisent une bataille de boules de neige. « Je suis la garde nationale, je vais te bombarder ! » lance un adolescent à ses amis prêts à répliquer. Les bombardements ont quitté la ville mais le traumatisme est toujours présent dans l’esprit de ces enfants dont certains sont ici en internat et retournent le week-end dans leur famille, côté séparatiste. Dans le froid de décembre, les fumées s’échappant de la mine de la ville, envahissent les rues de leurs effluves « métalliques ». « La mine fonctionne à plein régime mais nous sommes obligés de mélanger le charbon avec du sable pour gagner en poids et ainsi, pouvoir payer tout le monde » raconte Alexander, employé de la mine. Ce rare militant ukrainien en ville ne cache pas sa colère contre le gouvernement, « c’est comme si nous n’existions plus, nous n’avons plus de conseil municipal car nous sommes trop prés du front, le pouvoir politique a été délégué à la ville voisine de Popasna. Donc nous n’avons pas eu le droit de participer aux dernières élections locales. Ceux qui brûlaient les drapeaux ukrainiens de nos bâtiments l’année dernière sont toujours dans nos administrations. Notre police a changé de nom mais les agents sont toujours les mêmes, corrompus ».

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Le village est régulièrement traversé par les véhicules militaires qui se rendent sur le front. Les petites échoppes de la ville représentent une dernière chance pour y ramener des cigarettes. À la sortie de la ville, les dernières tranchées ukrainiennes séparées du camp adverse par une veille route cabossée. À sa gauche, dans le talus, les tranchées et bunkers ukrainiens enterrés. À droite, un no man’s land blanchi par la neige, menant aux positions séparatistes. Des kilomètres de tranchées, des bunkers faits de bois et de métal sur des centaines de mètres quotidiennement consolidés à l’approche des grands froids. Le cessez-le-feu est quasiment appliqué, mais des tirs sporadiques sont encore constatés quotidiennement. Un soldat tend des jumelles, « nous voyons les drapeaux séparatistes d’ici ». Un mannequin est installé contre un mur de sable, sa tête casquée dépasse le mur pour attirer les tirs ennemis. « Les snipers travaillent quotidiennement, les tirs de lance-mines sont aussi courant » affirme-t-il, témoignant d’un quotidien éprouvant. Plus de 9000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit.

Textes et photos : Paul Gogo